Variations sur un hamburger

Quel est l’histoire de ce hamburger délaissé ? Qui l’a abandonné ainsi, sans un regard en arrière ? Est-ce un simple oubli ou un acte délibéré de mépris envers la nature et ses habitants ?

Un sentier sombre et étroit, sinueux à travers la forêt dense et détrempée. La pluie tombe drue, incessante, noyant le monde sous un linceul grisâtre. Et là, au milieu du chemin boueux, git un hamburger détrempé, abandonné tel un objet indigne d’intérêt. Autour de lui, quelques détritus épars jonchent le sol, témoignant de l’indifférence de l’homme pour la nature. La viande, jadis saignante et juteuse, est maintenant molle et flasque, noyée dans une mare d’eau sale. Le pain, quant à lui, jadis doré et croustillant, est maintenant mou et détrempé, semblable à une éponge imbibée d’eau. Symbole de la décadence de la société moderne, où la commodité et l’indifférence règnent en maîtres, il est un rappel poignant que même les choses les plus ordinaires peuvent devenir des objets tragiques, abandonnés et laissés pour pourrir dans l’oubli. Quel est l’histoire de ce hamburger délaissé ? Qui l’a abandonné ainsi, sans un regard en arrière ? Est-ce un simple oubli ou un acte délibéré de mépris ?

© Texte et composition sémiographique : Photo|Société, 2023

Jour de pluie et de brume au Parc de l’escarpement de Québec

L’air humide et frais, mêlé aux senteurs de la terre et de la végétation en décomposition, inspire une mélancolie profonde. Les sens sont en éveil, mais dans un frisson d’angoisse. Le corps semble hanté par des présences invisibles, des ombres vaporeuses qui flottent dans l’air. On se laisse aller à la méditation, mais le tourment de l’âme est omniprésent.

Quelle vision sombre et lugubre que cette journée de pluie et de brume. Les gouttes de pluie tombent sans relâche, comme autant de larmes versées par les arbres décharnés et les plantes flétries. La brume, telle une ombre froide et fantomatique, s’insinue lentement dans les recoins les plus obscurs du parc, enveloppant tout d’une aura mystérieuse et inquiétante.

L’air humide et frais, mêlé aux senteurs de la terre et de la végétation en décomposition, inspire une mélancolie profonde. Les sens sont en éveil, mais dans un frisson d’angoisse. Le corps semble hanté par des présences invisibles, des ombres vaporeuses qui flottent dans l’air. On se laisse aller à la méditation, mais le tourment de l’âme est omniprésent.

Une expérience unique et apaisante, dites-vous ? Mais quelle ironie cruelle ! Car c’est plutôt un voyage vers les abysses de l’âme, une descente dans les ténèbres, une plongée dans l’inconnu… où la paix n’est que le calme avant la tempête, où la douceur n’est que l’annonce d’un effroi plus grand encore.

Une forêt de bâtiments, dense et compacte

Ces bâtiments sont aussi une manifestation physique de la hiérarchie économique et sociale qui existe dans notre société. Et pourtant, malgré leur séparation physique, ces bâtiments sont tous interconnectés, formant une toile complexe de relations sociales et économiques qui ne peut être ignorée.

ces bâtiments sont tous interconnectés, formant une toile complexe de relations sociales et économiques qui ne peut être ignorée.

De la basse-ville de Québec, les bâtiments se dressent comme autant de tours dans un paysage urbain dense. On peut y voir une véritable forêt d’édifices représentant un monde à part entière. Mais en regardant plus attentivement, on se rend compte que ces bâtiments, plus que de simples simplement des structures inertes et inanimées, ne sont pas simplement des constructions physiques : ils racontent aussi une histoire de la stratification sociale, constituent une toile complexe de relations sociales et économiques. Chacun de ceux-ci abrite des individus et des organisations qui interagissent entre eux, créant ainsi des liens économiques, sociaux et culturels entre les différentes couches de la société. En outre, ces bâtiments témoignent de l’histoire de la ville, de ses changements économiques et de ses transformations sociales. Les immeubles anciens ont souvent été réaménagés et rénovés pour s’adapter aux besoins de la société actuelle, tandis que les nouveaux bâtiments reflètent les tendances architecturales contemporaines et les nouvelles technologies.

Dans l’ensemble, la toile complexe de relations sociales et économiques tissée par ces bâtiments ne peut être ignorée. Elle est une manifestation tangible de la vie sociale, économique et culturelle de la ville de Québec et de la société dans son ensemble.

© Pierre Fraser (PhD, sociologue), texte et photo – 2020
Photo : Depuis la Gare du Palais de Québec, 20 mai 2018

tous les articles de cette série

Le télétravail et ses repères visuels

Si l’ergonomie fait référence à la manière dont le bureau à domicile et le mobilier à installer sont conçus afin de garantir la santé physique et mentale des personnes, réduisant ainsi les risques et les blessures possibles, il va sans dire que la première étape…

Quand la soupe devient une expérience d’achat

Les produits Leader Price vendus au Québec , à moins que le consommateur québécois ne le sache pas, sont des produits d’entrée de gamme en France. D’ailleurs, Leader Price se positionne comme « une enseigne où l’on peut concilier prix bas et plaisir » et c’est « le…

L’huile d’olive comme produit de distinction sociale ?

L’huile d’olive, par seule mise en marché à travers son marketing, signale l’accomplissement d’actions ou suggérant l’opportunité d’actions. Si le statut social peut influencer l’alimentation de différentes façons, le niveau de revenu et l’accès aux ressources financières peuvent également affecter les choix alimentaires des individus.…

La faim a-t-elle un visage ?

Au Québec, en date de novembre 2022, 1 citoyen sur 4 éprouvait non seulement de la difficulté à s’alimenter sainement, mais éprouvait surtout de la difficulté à acheter des aliments afin de combler un besoin aussi élémentaire que celui de se nourrir. La vidéo de…

Franges visuelles

Définition Une frange visuelle prend généralement la forme d’un terrain en friche ou d’un bâtiment à l’abandon. Ses limites sont à la fois précises et imprécises. Précises, dans le sens où elles sont géographiquement circonscrites. Imprécises, dans le sens où elles ne sont pas tout…

Dans la lumière du soleil, le béton

La lumière du soleil se jouait des aspérités rugueuses du béton, comme autant de petits jeux de miroirs. Elle se reflétait avec une étrange intensité, éblouissante et pourtant apaisante. Les ombres et les angles du bâtiment de verre semblaient dessiner une partition de lumière sur les fenêtres du palais de justice, comme si chaque courbe et chaque ligne avaient été pensées pour révéler la beauté de ce rayonnement.

La lumière du soleil se jouait des aspérités rugueuses du béton

La lumière du soleil se jouait des aspérités rugueuses du béton, comme autant de petits jeux de miroirs. Elle se reflétait avec une étrange intensité, éblouissante et pourtant apaisante. Les ombres et les angles du bâtiment de verre semblaient dessiner une partition de lumière sur les fenêtres du palais de justice, comme si chaque courbe et chaque ligne avaient été pensées pour révéler la beauté de ce rayonnement. On aurait dit que le béton, loin de s’opposer à la lumière, se laissait habiller de sa clarté, la magnifiant à chaque instant. Les reflets chatoyants donnaient l’impression que le bâtiment vibrait d’une vie nouvelle, empreinte de poésie et de mystère. On pouvait se perdre des heures à contempler ce spectacle fascinant d’un matin de printemps, à la fois éphémère et éternel, qui semblait nous inviter à la contemplation et à la rêverie. Dans cette lumière rugueuse si particulière, le béton se révélait être bien plus qu’un simple matériau de construction : il était devenu une œuvre d’art à part entière, une invitation à la contemplation du monde moderne.

© Pierre Fraser (PhD, sociologue), texte et photo – 2020
Photo : Palais de justice de Québec, 20 mai 2018

toutes les photos du jour

Saisir l’instant du passé

L’église Saint-Louis, nichée sur les rives du fleuve Saint-Laurent, est un symbole de l’âme québécoise, de sa profondeur, de sa complexité, de sa richesse. Elle est l’expression d’un peuple, d’une histoire, d’une foi, d’une identité. L’église Saint-Louis, nichée sur les rives du fleuve Saint-Laurent, est…

Une forêt de bâtiments, dense et compacte

Ces bâtiments sont aussi une manifestation physique de la hiérarchie économique et sociale qui existe dans notre société. Et pourtant, malgré leur séparation physique, ces bâtiments sont tous interconnectés, formant une toile complexe de relations sociales et économiques qui ne peut être ignorée. tous les…

Chutes de la Chaudière, saisir l’eau et l’horizon

La photographie est un moyen de capturer et de partager la beauté du monde qui nous entoure. Les photographies esthétiques peuvent montrer des paysages à couper le souffle, des moments uniques et inoubliables, des détails artistiques, des motifs visuels, etc. toutes les photos du jour

Selfie en mode touriste

© Olivier Moisan-Dufour, 2016 À Québec, chaque année, l’industrie du tourisme amène plusieurs groupes en provenance de différents pays. Les touristes asiatiques, bardés d’appareils photographiques de toutes sortes, se démarquent tout particulièrement, et les touristes japonais ne sont pas en reste. Non seulement les voit-on…

Chutes de la Chaudière, saisir l’eau et l’horizon

La photographie est un moyen de capturer et de partager la beauté du monde qui nous entoure. Les photographies esthétiques peuvent montrer des paysages à couper le souffle, des moments uniques et inoubliables, des détails artistiques, des motifs visuels, etc.

La photographie est un moyen de capturer et de partager la beauté du monde qui nous entoure

Au bas de la chute, l’esprit se perd dans un tourbillon de sensations. L’eau qui tombe et se brise contre les rochers, la vapeur qui s’élève en nuages mouvants, l’odeur de l’humidité et de la vie végétale. Là où se marie l’horizon du ciel et de l’eau qui coule, l’œil ne peut s’empêcher de se perdre dans la profondeur de l’infini.

Le regard se fixe sur la chute d’eau, capturé par sa danse éternelle. Il suit le flux et reflux de l’eau, sa chute libre, sa rencontre avec les rochers en contrebas. Et puis, il se lève, porté par la perspective infinie de l’horizon. Le ciel s’étend devant lui, immense et ouvert, un appel vers l’inconnu.

C’est un endroit où les éléments se rencontrent, où le temps et l’espace se confondent. L’eau et le ciel, le mouvement et l’immobilité, la chute et l’élévation. Ici, les opposés se complètent, se fondent en une seule et même expérience.

La perception se transforme, se métamorphose en quelque chose de plus profond. L’œil voit, mais l’esprit perçoit. Il est saisi par l’énergie brute de la nature, par la beauté pure de la création. Le temps s’arrête, la réalité se dissout, et le monde extérieur s’efface dans une étreinte avec le divin.

C’est à cet endroit, au bas de la chute, que l’on peut toucher du doigt l’éternité. C’est là que l’on peut se connecter avec le cosmos, avec l’univers qui nous entoure. C’est là que l’on peut goûter la véritable essence de la vie.

© Pierre Fraser (PhD), sociologue / texte et image, 2018

toutes les photos du jour

Le pouvoir de l’image

Le visuel prédomine Citer cet articleVignaux, G., Fraser, P. (2021). « Le visuel est partout ». Revue de Sociologie Visuelle : Territoires visuels, vol. 1, n°1 , p. 19-22. ISBN : 978-2-923690-6-2. Dans un contexte où l’image est partout, où l’image prédomine, il y a…

La jeune femme chic

Stratification sociale Le statut socio-économique d’une personne se reflète non seulement dans des indices subtils tels que certains mouvements du corps lorsqu’elle est en relation avec d’autres personnes, mais aussi dans le fait que les inégalités sociales sont reproduites par le corps d’où l’idée que…

Gymnase urbain

À l’inverse des pratiques sportives en milieu fermé, le sport dans les espaces ouverts offre certains avantages pour de nombreuses personnes et cela se reflète dans le milieu urbain où de plus en plus de personnes pratiquent un sport dans des espaces ouverts plutôt que…

Une sirène sur le Saint-Laurent

Une sirène sur le Saint-Laurent Art en contexte, sculpture intégrée dans son milieu, immensité du fleuve Saint-Laurent, l’Île-aux-coudres réserve des joyaux visuels à qui sait les repérer. Cette sirène, à gauche de la photo, installée sur un terrain privé longeant le Chemin de la Bourroche,…

Sur un déambulateur

Mise en récit : ces deux photos doivent conduire à une mise en récit qui intègre les deux étapes précédentes, c’est-à-dire que ces deux photos, d’une part, ont délibérément été choisies pour raconter quelque chose de cohérent — cohérence qu’il s’agit de restituer —, et…